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MON REGARD / SAUVONS NOTRE FORรŠT !


Le One Forest Summit vient de s’achever à Libreville. Consacré à la protection des forêts du bassin du Congo, il nous rappelle que l’urgence est aussi chez nous, en Côte d’Ivoire ! Il nous invite à la responsabilité. Nous le savons bien, notre forêt est en danger et nous avons, ensemble, l’obligation d’aller plus loin, plus vite, pour la sauver. Tout se joue en réalité aujourd’hui car demain, il sera trop tard. Sans une implication plus forte encore de chacun d’entre nous, dans une poignée d’années seulement, notre Côte d’Ivoire ne sera plus un pays tropical. Nous perdrons notre identité, celle que nous a léguée l’histoire ; nous n’aurons plus cette fierté d’être les enfants d’une terre aux paysages variés, ceux du littoral, ceux de la savane, ceux aussi de la forêt équatoriale. Si nous ne réagissons pas, d'ici 2030 notre pays se fera enregistrer au nombre des pays désertiques de l'Afrique de l’Ouest.


Les chiffres ne mentent pas. Ils sont implacables : avec 90% de forêts disparues en six décennies, la Côte d’Ivoire est l’un des pays d’Afrique dont le taux annuel de déforestation est le plus élevé. Une triste performance. Une réalité qui nous oblige à réagir. Le miracle économique ivoirien et notre croissance économique de ces dix dernières années, dont nous nous glorifions à juste titre, ont été portés par les secteurs agricoles, énergétiques et miniers ainsi que par la construction et le transport. Des méthodes ultra productivistes peu soucieuses de l’environnement ont fait notre succès, nous permettant de devenir le premier producteur mondial de cacao ; elles sont aujourd’hui source de nos inquiétudes. Ce n’est bien sûr pas la seule raison : la transhumance des populations de la sous-région y contribue, à la recherche d’une vie meilleure, fuyant la faim et les conflits armés et que notre terre d’hospitalité se doit naturellement d’accueillir ; l’urbanisation sauvage ; l’exploitation illégale et abusive des ressources naturelles ; l'exploitation commerciale du bois ; le chômage, la pauvreté, qui conduisent certains jeunes Ivoiriens à céder des parcelles de forêt, parfois sans l’accord de leurs familles, guidés par la seule recherche d’une solution immédiate à leurs problèmes économiques.


Le prix payé par nos forêts est lourd : le couvert forestier est désormais estimé à moins de 3 millions d’hectares, soit seulement 9,2% du territoire national. Seules 13,3% des forêts classées et 32,2% des aires protégées ont pu échapper à ce fléau. Derrière ces chiffres, c’est toute une série de problématiques très concrètes qui s’imposent à nous. Les forêts tropicales jouent un rôle essentiel dans la conservation de la biodiversité ; elles abritent 70% des plantes et des animaux du monde. Trente-quatre espèces animales figurent désormais sur la liste rouge, neuf en danger d’extinction et cinq en danger critique de disparition, parmi lesquelles la panthère et le chimpanzé.


L’arbre, c’est en réalité la vie ! L’influence de nos forêts sur le climat est déterminante ; elles modèrent les variations de température et maintiennent l'humidité dans l'atmosphère par le mécanisme d'absorption du carbone et de réapprovisionnement de l’air en oxygène. La déforestation est la première responsable du réchauffement climatique.


L’arbre absorbe l'eau dans les sols et la libère graduellement dans les cours d'eau et les rivières.


L’arbre contribue, par son action bénéfique, à minimiser à la fois le risque d’inondations et celui de sécheresses.


L’arbre conserve l'humidité dans le sol en donnant de l'ombre.


L'arbre est un puissant facteur de réduction des retombées des émissions de gaz à effet de serre.


L’arbre agit sur le contrôle de la vitesse du vent et les flux d'air. L’arbre retient les suspensions solides et les éléments gazeux.


L’arbre peut également filtrer les masses d'air et piéger les polluants.


Sur le plan économique, La forêt ne procure pas seulement la nourriture mais également les médicaments et les bois. C'est la principale source d'énergie et de matériaux de construction des maisons et des meubles.


L’arbre constitue enfin un élément de pouvoir et de prestige pour les tribus qui en disposent comme héritage.


L’arbre, je le redis, c’est la vie ! Et l’homme contribue à détruire la vie ! Lorsque la forêt régresse, l’homme se met en réalité lui-même en situation de risque. Il devient victime de l’appauvrissement de la diversité biologique, du dérèglement climatique, avec son cortège de maux : le réchauffement, une pluviométrie incontrôlée avec réduction des pluies, et parfois à l’inverse des inondations meurtrières, la sécheresse aussi.


Les conséquences sont parfois dramatiques, toujours négatives, y compris sur le plan social : l’objectif de garantir des devises à travers l’exportation de fèves, matière première brute, entretient l’extension incontrôlée des plantations et donc le recul de la forêt. L’alternative existe : la transformation de la fève et une politique agricole intensive et à plus forte productivité.


Ma conviction est qu’il n’existe pas de contradiction entre le progrès économique et le développement durable. Il est possible de satisfaire les besoins des générations actuelles, sans compromettre la pérennité des écosystèmes de type forestier pour les générations futures.


Chacun doit en être persuadé. Chacun doit y apporter sa pierre.


J’ai la certitude que notre politique de reforestation ne sera efficace qu’en impliquant toujours davantage nos populations locales. L’objectif de notre pays est ambitieux : réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 28% à échéance 2030 et replanter d’ici cette date 20% du couvert forestier. D’ores et déjà, 38 millions d’arbustes ont été replantés en moins de trois ans. D’ici 2024, ce seront au total 60 millions de plants d’essences forestières que le Conseil du Café Cacao aura introduits en milieu rural. Grâce à la mise en place d’un système qui associe aux cacaoyers la culture des arbres, le paysage devient plus résilient à la sécheresse. Nous saluons par ailleurs l’idée du gouvernement de mettre en place une structure autonome et indépendante chargée d’assurer un suivi permanent des forêts et de la faune, afin de préserver le patrimoine forestier.


Nous proposons d’aller plus loin encore. Plus loin encore, cela signifie allier trois approches : protectrice, participative et traditionnelle.


• Une approche d’abord protectrice, par l’instauration de zones protégées dont l’accès sera soigneusement réglementé, avec un développement de brigades dédiées à leur surveillance et l’implication des communautés. La Côte d’Ivoire compte un unique agent des Eaux et Forêts qualifié pour 13.000 hectares de forêt ; seul et donc « désarmé » face aux mauvaises pratiques et notamment l’orpaillage clandestin dans nos forêts classées.


• Une approche participative, fondée sur l’instruction et l’implication des populations riveraines. Reboisons de manière plus ciblée avec un recours massif aux ligneux afin de refertiliser notre pays. Chaque région doit disposer d’une pépinière de ligneux, sur le modèle de l’action conduite en 2019 à Sikensi avec la création d’une pépinière forestière communautaire. 5000 arbustes ont été plantés, à raison de 100 pieds l’hectare. Cet effort doit être généralisé et les villageois encouragés, le cas échéant par l’exemption de taxes. Le recours à des énergies propres doit être soutenu, à l’image de l’utilisation de la matière organique pour produire du gaz dans chaque maison. Un programme « Energies renouvelables pour tous », décliné dans tous les foyers de Côte d'Ivoire contribuerait non seulement à réduire sensiblement les dépenses des populations, mais aussi leur demande toujours croissante en charbon de bois et en bois de chauffage. L'agroforesterie hors forêts protégées, l'amélioration de la fertilité des sols, la revalorisation des terres rurales, la préservation de l'équilibre environnemental, la diversification de la production constituent autant d’axes de notre indispensable transition énergétique, écologique et territoriale.


• Une approche traditionnelle enfin. Revenir à la tradition, c’est se souvenir que nos parents étaient des écologistes qui s’ignoraient. Autrefois, nos villages étaient ombragés et les arbres respectés. A proximité des villages, de petites parcelles de forêts étaient intouchables, terres sacrées strictement protégées par la loi coutumière. Dans le Département de Sassandra, la forêt sacrée de Kokolopozo fut établie par les autochtones afin de protéger une espèce de singe, considérée comme représentant des esprits locaux de la forêt et de la terre. Ce modèle mérite une attention particulière en tant qu'exemple de programme de conservation de la biodiversité.


Rien ne se fera sans nos populations ; rien ne se fera contre nos populations. C’est donc avec nos populations qu’ensemble nous devons faire ; tout faire pour que la Côte d’Ivoire redevienne pleinement tropicale ; tout faire aussi pour qu’elle s’impose comme une grande nation de l’écologie, soucieuse de mieux accoler le mot durable à son développement ; tout faire pour l’ériger en modèle pour tous les pays émergents.


 


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 Lu : 45 fois | Date d'ajout : 07/03/2023 | Source : ๐๐š๐ฌ๐œ๐š๐ฅ ๐€๐Ÿ๐Ÿ๐ข ๐โ€™๐†๐ฎ๐ž๐ฌ๐ฌ๐š๐ง

     
       
 
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